Aujourd’hui, c’est le 7e Parcours d’adhérents. On se penche sur Alexandra Ruffier et son épicerie vrac itinérante en libre service, présente sur les marchés autour de Saône, en Bourgogne-Franche-Comté.

Bonjour Alexandra, tu as ouvert ton épicerie vrac il y a 3 mois. Peux-tu nous dire comment est né le projet ?

Maman de 3 enfants, j’ai travaillé 10 ans comme serveuse mais les horaires n’étaient pas faciles avec les enfants : j’ai changé de métier et travaillé à l’usine, où j’ai fait un burn out. J’avais toujours voulu me mettre à mon compte, et comme je suis dans la démarche zéro déchet depuis 3 ans, j’ai décidé de me lancer : je mange local, je ne vais presque pas dans des grandes surfaces, je fais les marchés. Et il y manquait du vrac, donc je me suis lancée dans mon projet de vrac itinérant.
Mais c’est un projet un peu particulier : je voulais que les clients puissent se servir eux-mêmes. Les camions ouvrants sont beaucoup trop chers, donc j’ai eu l’idée de la remorque. Puis j’ai fait plein de rencontres qui m’ont aidée et ont fait avancer le projet.

Comment cela se passe-t-il depuis ?

Vraiment bien. J’ai trois emplacements fixes dans les marchés : deux dans des espaces ruraux, et un en plein centre de Besançon. Ce n’est pas celui qui marche le mieux : il y a déjà une offre vrac et bio. Là où je touche le plus de monde, c’est dans les villages où il n’y a pas d’offre vrac. Je me déplace aussi dans une résidence pour personnes du troisième âge : les résidents sont contents parce qu’ils ne peuvent pas se déplacer, donc je suis bien accueillie.
Les clients reviennent chaque semaine, ils sont déjà fidèles, et comme ils en parlent autour d’eux, la clientèle s’agrandit ! Au début, personne ne venait avec ses bocaux, et aujourd’hui ils viennent tous avec. Et ceux qui étaient déjà adeptes du vrac sont bien contents de ne plus avoir à prendre leur voiture pour faire leurs courses dans l’épicerie vrac de la grande ville la plus proche : moins fatiguant et plus écologique !

Félicitations ! Et dans la réalisation de ce projet, comment Réseau Vrac t’a aidée ?

J’ai adhéré à Réseau Vrac pour l’aspect pratique, trouver des fournisseurs et des produits. Avec Réseau Vrac, si on veut commander une épice par exemple, il suffit de regarder sur le site et on trouve un fournisseur, ou bien on est directement contactés par eux. Mais j’ai aussi voulu adhérer à Réseau Vrac pour les échanges d’expériences, voir qui avait osé se lancer, et avoir des idées, parce que j’avais un peu peur. J’ai contacté V’la le vrac, de Dijon, qui est aussi chez Réseau Vrac. On échange avec les autres commerces vrac ambulants, c’est super.

Pourquoi avoir fait le choix d’un commerce vrac itinérant mais en libre service, sous forme de remorque et non de camion ? Quels sont les avantages et les difficultés ?

Il y a beaucoup d’avantages : les clients se servent seuls. La remorque est petite, donc elle peut se mettre n’importe où, sur les petits comme sur les gros marchés. L’inconvénient est que je suis limitée dans le nombre de références. J’ai déjà ma remorque et 3 tables, mais je ne pourrai pas faire plus. Mon rêve c’est de faire un commerce vrac ambulant dans un bus : on pourrait entrer à l’intérieur, et se servir parmi beaucoup plus de références. C’est un projet pour plus tard !

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut ouvrir son épicerie vrac itinérant ?

Foncer ! Ce n’est qu’en essayant qu’on peut savoir si cela fonctionne ou pas. Ne pas avoir peur de frapper aux portes, et surtout ne pas hésiter à aller dans les villages où il n’y a rien : c’est eux qui sont les plus contents de nous voir. Dans ces endroits il y a deux publics : les personnes âgées, car elles ont le temps de parler et sont contentes de revenir au vrac ; et les jeunes de 20 à 30 ans.

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